Avec ses 126 sorties en 2020, la SSG n’a fait que deux sorties de moins que l’année dernière. Le constat est que même si la Covid-19 a induit bien des difficultés à pratiquer normalement la spéléo, cela n’a pas diminué notre enthousiasme. Notre principal territoire pour la pratique de la spéléo exploratrice est en France, nous avons donc dû optimiser nos explorations lorsque c’était autorisé et reprendre quelques explorations en Suisse.

Parmi ces 126 sorties, nous en comptabilisons 15 au Salève, 31 dans les autres grottes de Haute-Savoie et 48 dans le Jura. Il y a 14 de ces sorties qui sont du canyoning, 6 comprennent de la plongée spéléo et 20 sont des visites. Deux camps de visites dans le Vercors, un premier au Berger et un second dans différentes grottes et un canyon. Un camp explo à Schwytz. Une seule sortie exercice dans le cadre du Spéléo-Secours et une intervention.

Deux chantiers ont principalement été suivis par un de nos membres, Denis Favre, vivant au pied du Salève, c’est l’élargissement de galeries pour continuer l’exploration du réseau Vire-Enfer et le second a été l’équipement d’un canyon. La grotte de la Vire n’est plus très loin d’une jonction avec la grotte des Crânes, et ce depuis de très nombreuses années. Cependant, les explorations sont maintenant éloignées de l’entrée par la grotte des Crânes et l’idée poursuivie ici est de reprendre l’exploration par la Vire. Sauf que la région de l’entrée est très étroite. Des améliorations ont été effectuées en 2020 et laissent entrevoir la suite en 2021.

Le canyon de la Thuile a aussi été parcouru et équipé par le même spéléologue. C’est un canyon qui est sec la plupart du temps. Il est donc à parcourir par fortes pluies. Une topo sera certainement publiée dans le prochain numéro d’Hypogées.

Quelques autres sorties au Salève, à Archamps, au Trou aux Mouches ou pour de la prospection.

C’est dans la lignée des grottes de Balme, sur la commune de Magland, que nous sommes toujours le plus actifs. En 8 sorties dans la désobstruction du Loir dans la grotte de Balme 8, nous avons sortis 353 bacs en 2020, soit 2239 depuis le début de ce chantier. Nous sommes sur une galerie qui descend et qui a parfois la fâcheuse tendance à se remplir d’eau, mais nous restons motivés par le potentiel de cette cavité. Dans la grotte de Balme, c’est dans la désobstruction du Potier que nous avons progressé. Nous sommes sur une galerie qui remonte et nous avons pu avancer de 5 mètres assez facilement en fin d’année. Sinon, quelques initiations dans cette grotte qui s’y prête vraiment bien.

C’est en Haute-Savoie que la seule sortie 2020 en spéléologie sous glaciaire est réalisée. Elle est effectuée dans les moulins glaciaires de la Mer de Glace dans le massif du Mont Blanc.

Nous avons quelques belles visites, quelques traversées et des descentes de canyon en Haute-Savoie. Ce secteur reste notre principal terrain de jeu, malgré les difficultés liées à la fermeture des frontières.

Une sortie d’exploration est faite dans le réseau des Fées. C’est vers la galerie 13 que 450 mètres de galeries sont explorés et topographiés. La cavité dépasse maintenant les 31 kilomètres. Une autre sortie est aussi effectuée pour changer les batteries des CaveLinks.

Dans la région, nous avons quelques sorties de prospections, nous espérons toujours trouver de nouveaux accès au réseau des Fées.

Nous travaillons avec un club français du Doubs sur une cavité du Creux des Lances. Cela fait déjà quelques années que nous vidons les deux premiers puits des cailloux de cette cavité. Nous arrivons en 2020 à la fin de la désobstruction facile, nous sommes actuellement sur des fissures avec courant d’air et il nous faudra maintenant venir avec d’autres outils.

Compte tenu du blocage des frontières, nous avons aussi entrepris avec nos amis de Nyon et de la Vallée de Joux un travail dans le Dag’s Bar, une cavité du Noirmont.

Mais le chantier qui nous a le plus souvent vu est à nouveau le trou des Nazs. Nous avons pu en fin d’année franchir la difficulté de la trémie et nous retrouver à nouveau dans la salle du siphon. Mais tout n’est pas rose. La salle du siphon reste sous cette grosse trémie et trouver un nouvel accès, avec une suite, sera important en 2021.

Deux sorties sont aussi réalisées à la Bouna pour finaliser la topographie de la partie sèche.

Nous avons quelques sorties aux grottes de Vallorbe, pour de l’initiation à la plongée spéléo ou pour donner un coup de main aux plongeurs du Désespoir.

Au bout de la chaîne du Jura, quelques plongées dans la résurgence du groin et une descente du canyon du même nom.

La pandémie de la Covid-19 a pour résultat que nous avons été aussi actifs dans le massif du Jura qu’en Haute-Savoie.

En 2020, nous n’avons pas pu faire notre traditionnel camp de Pâques. Mais nous avons quand même pu faire deux camps dans le Vercors. Le premier camp de quelques jours est centré sur une visite du gouffre Berger suivi par la descente de deux canyons pour les plus courageux. Le second camp, sur le week-end du jeûne genevois, est dans la même région. Il a permis la visite de quatre grottes dont la grotte Gournier et la descente d’un canyon. La météo n’étant pas au rendez-vous, cela a beaucoup limité les possibilités.

Un camp d’exploration a aussi eu lieu à Schwyz avec relativement peu de spéléologues. Le travail s’est concentré sur des trous souffleurs à proximité du P6. Cette zone reste très prometteuse avec le P6, le P0 et le Cervelashöhle. La semaine se terminera sans découverte majeure.
Genève

Nous avions entrepris un grand travail de topographie des grottes du Cardinal à Genève dans les années 2000 que nous n’avions malheureusement pas terminé à l’époque. En décembre 2018, la paroi dans laquelle se situe l’entrée des grottes s’effondre. Cet événement sera peut-être l’élément déclencheur qui nous poussa à finaliser le travail commencé dans les années 2000. C’est Nathalie Stotzer qui conduira ce travail et qui nous en fera un magnifique article pour notre numéro 77 de la revue Hypogées. La cavité sera aussi scannée en 3D à l’aide d’un appareil au laser par notre membre Emmanuel Durand. La cavité peut être maintenant visitée électroniquement.

Les exercices que nous avions prévus n’ont pas pu se dérouler comme nous l’avions souhaité. Nous avons pu maintenir une journée de formation qui nous a permis de nous former avec le nouveau matériel, notamment l’utilisation de la Dynema.

Nous sommes intervenus, avec nos collègues de la colonne 3, dans le gouffre du Petit-Pré. Malheureusement, sur place, nous apprenons le décès du spéléologue et c’est son corps que nous allons rechercher. Nous présentons nos condoléances à sa famille et à ses amis. C’est toujours dur de perdre l’un des nôtres.

Passeport-Vacances
Compte-tenu de la situation sanitaire, deux sorties de passeport-vacances ont pu être maintenues. Elles se sont déroulées aux grottes de Vallorbe. Seize jeunes gens ont pu donc faire de la spéléologie dans les grottes. C’est suivi par une visite du Jurassik Park. Un grand merci à Frédéric Aeberhart et à Gérald Favre pour l’organisation de ces sorties.

En 2020, le Salon de la Montagne a finalement été annulé. Les Automnales devaient être maintenues, étant considérée comme un grand centre commercial et non comme une manifestation sportive.

Le projet Genève Montagne a continué son travail pour la construction du Centre Genève Montagne. Cependant, le projet est en pleine restructuration. Les bâtiments, du 19ème siècle, qui devaient être adaptés ont été ajoutés à l’inventaire du patrimoine. Les travaux prévus pour l’espace culturel dans la dépendance ne sont donc plus possibles. Une nouvelle mouture du projet est donc en cours.

La Covid-19 aura été un sacré perturbateur de nos vies. Et pourtant, la spéléologie genevoise aura bien tiré son épingle du jeu avec quelques beaux résultats à la clé.

Après une assemblée générale par correspondance, notre président Gérald Favre, prendra une retraite bien méritée de ce poste après plus de 20 ans cumulés. Il continuera à suivre certains dossiers en tant que vice-président et reprend même, avec enthousiasme, la gestion de nos archives.

Nous sommes très optimistes pour l’année 2021. Nous avons certains chantiers qui nous donnent beaucoup de plaisirs et qui nous offrent de belles perspectives.