2021 marchepiedL’année 2021 aura été une année riche en activités pour les membres de la SSG. Nous avons été très actifs sur trois désobstructions et nous continuons l’exploration de nombreuses grottes noyées ou non. Il semble que la Covid-19 réduisant la possibilité de voyager, les personnes à la recherche d’aventures viennent nous voir pour se lancer dans l’exploration de nos sous-sols. Ce qui implique de nombreuses visites parmi nos activités. Nous comptabilisons dans les 237 sorties, dont 23 de canyoning.
Deux spéléologues de la SSG nous ont quittés. Armand Linder, un spéléologue des années 50, rédigeait des articles pour notre revue Hypogées dans la rubrique Spéléo Rétro. Olivier Rodel était encore responsable matériel en 2020 et a cosigné un article sur des explorations dans les cavités du Tessin.
Parmi ces 237 sorties, nous en comptabilisons 13 au Salève, 64 dans les autres grottes de Haute-Savoie et 93 dans le Jura. 23 de ces sorties sont du canyoning. Deux camps de visites dans le Vercors et la Lozère. Une intervention et plusieurs exercices dans le cadre du Spéléo-secours. De nombreuses visites en spéléologie sèche et en plongée.

Le Mont Salève, Haute-Savoie
Nous avons effectué 13 sorties sur le Salève. Nos activités au Salève auront principalement tourné autour de l’initiation de la future génération de spéléologues. Nous comptons des visites à la grotte des Crânes, à la grotte du Seillon et à la grotte de la Liane.
Mais d’anciens projets renaissent avec notre volonté toujours présente de faire la jonction entre la grotte de la Vire et la grotte des Crânes. Des séances pour l’amélioration des passages ont été réalisées à la Vire et avons aussi donné quelques coups de pelle dans certains passages dans la grotte des Crânes. Peut-être que 2022 sera l’occasion de continuer ce chantier.
Nous tentons aussi une désobstruction et un repérage sur la face Nord du Salève. La désobstruction semble n’être qu’un passage derrière un gros bloc en partie enterré. Notre repérage permet la découverte d’un méandre, cependant le potentiel faible ne nous motive pas à y retourner.
Le canyon de la Thuile a été équipé par Denis Favre en solo avec du matériel fourni par Olivier Rodel. Une topographie du canyon est parue dans le numéro 78 d’Hypogées. La rivière de la Thuile se perd en surface et rejoint la grotte des Crânes. Cependant, par fortes crues, elle chemine encore en surface et trouve son chemin descendant les falaises au-dessus de la chapelle de Notre-Dame de l’Espérance. Un canyon à faire en crue, mais pas trop et en petite équipe.
Le Salève est un massif qui a été exploré de toutes parts par la SSG, mais qui garde pour chaque génération de spéléologue son lot de découvertes. Nous souhaitons en 2022 terminer certaines explorations et topographies entamées il y a quelques années.

2021 lozere1Le massif de Flaine et le Parmelan, Haute-Savoie
Avec 64 sorties en Haute-Savoie, cela aura été notre principal terrain de jeu. A nouveau, beaucoup de visites dans les classiques comme la grotte de Balme ou la grotte de Mégevette. Mais aussi des visites dans les grottes et glacières du Parmelan, comme la Grande Glacière, haut-lieu de la cascade de glace souterraine et la glacière d’Aviernoz qui offre une petite traversée fort sympathique. Ne pas oublier les quelques visites dans le réseau de la Diau. Nous ressortirons même un bi-bouteille, présents certainement depuis plus de 10 ans.
En termes de désobstruction, ce sont dans les grottes de Balme que nous ferons le plus de travaux. Avec 27 sorties à la grotte de Balme, c’est là que nous creuserons le plus. Principalement à la désobstruction du Potier qui se déroule principalement dans du sable. Nous y rencontrons de temps en temps des petites cloches et la direction est bonne. Elle pourrait potentiellement nous amener vers le collecteur tant recherché. Elle se situe entre deux secteurs déjà connus. Nous avons aussi creusé dans différentes autres parties de la grotte quand les conditions ne nous permettaient pas de rejoindre la désobstruction du Potier. En 2021, nous n’avons pas pu franchir l’ancienne désobstruction 107, elle est toujours restée pleine d’eau.
Nous avons aussi continué à la grotte de Balme 8 dans la désobstruction du Loir. Nous avons passé la 50e séance de désobstruction dans cette seule désobstruction. La dernière invention de notre ingénieur en chef est un train de bacs tracté avec un treuil. Nous devons aussi constater que plus nous avançons, plus le nombre de bacs par sortie diminue. Et plus nous avons besoin de bras. Nous avons fait une dizaine de sortie sur Balme 8 avec quelques-unes d’aménagement.
Nous avons aussi revisité les cavités de Balme 6, 7 et 10 pour en évaluer leurs potentiels de désobstruction. Ces cavités, toutes basées sur la même faille appartiennent certainement au même réseau.
Une coloration a aussi été effectuée à la grotte du Mikado en face des grottes de Balme dans la vallée de l’Arve. Cette coloration a aussi été l’occasion de réaliser de magnifiques photographies.
Côté Canyon, 9 sorties ont été réalisées. De nombreuses visites et un équipement. Le canyon de la Diau, situé sous la sortie de la grotte du même nom, est connu. Le seul équipement s’y trouvant était la C40. Denis et Myriam se sont lancé dans le rééquipement de ce canyon et proposent une topographie dans notre dernière revue. Un canyon sympa et bien frais pour les jours d’été. Ce canyon nous fait encore penser à Olivier Rodel qui a fourni une partie du matériel pour l’équipement et parce que la Diau était un de ses plus beaux objectifs d’exploration.
La Haute-Savoie reste un de nos secteurs favoris, avec un fort potentiel.

Le Jura du Sud au Nord, suisse et français
2021 gournierAvec plus de 93 sorties au Jura, c’est notre second massif de prédilection. La majorité des travaux actuels par des membres de la SSG sont liés à la plongée.
La grotte de la Bouna est aussi le sujet de nombreux travaux. La topographie de la partie sèche a été finalisée en 2020. La topographie de la partie noyée continue ainsi que les explorations. La saison d’exploration aura été de courte durée, ne permettant pas une belle plongée de pointe. Ce n’est que partie remise pour 2022. Ce serait quand même bien que ces explorations dans ce réseau retrouvent la surface pour que nous puissions espérer des jonctions avec les gouffres de la région. La Bouna reste une exsurgence exceptionnelle de la région.
A la grotte des Nazs, nous avons à nouveau atteint le siphon. Ce qui a permis à Sylvain Sommer de faire deux plongées d’exploration. Le siphon est étroit, labyrinthique et boueux. La suite n’est pas évidente à trouver. De plus, à chaque crue les fils posés sont expulsés de la cavité. Ce sont donc 15 sorties qui ont été effectuées dans cette cavité pour sécuriser la zone, faire deux plongées, observer les crues et poser une porte. La suite de ces explorations est, pour l’instant, réservée aux plongeurs. Mais la zone, très fracturée nous laisse espérer une zone sèche pas trop loin. Dans Hypogées, nous publions la topographie de la partie sèche et les travaux que nous avons effectués depuis le dernier effondrement. Deux concrétions récoltées dans la partie noyée ont permis de compléter une étude de notre ami Jean Sesiano. Publiée dans la revue Kartologia, la datation de concrétions des grottes de la Bouna et des Nazs permet de mieux comprendre l’histoire de ces cavités.
Dans la rubrique des explorations noyées, il faut parler de la grotte de Vallorbe. Dès le mois de février, des travaux sont entrepris pour améliorer le passage boueux qui mène au siphon des blocs N°2. Puis de nombreuses sorties de portage, d’amélioration des lieux de stockage permettent à Luigi Casati et Stéphane Girardin de franchir, à nouveau, le S5 et de faire une première plongée dans le S6. C’est une énorme vasque qui plonge déjà jusqu’à 40 mètres. Cette cavité qui mobilise les plongeurs et les porteurs de nombreux clubs est vraiment un bel objectif d’exploration. Espérons que 2022, permettra aux plongeurs de découvrir la suite de ce méga siphon.
De nombreuses visites sont aussi réalisées dans divers siphons comme le Groin, dans la région du Doubs pour Stéphane avec la Doue, le Font de Lougres, l’exurgence Baba, la source du Val et la Creuse. Stéphane retourne aussi au Creugenat pour en évaluer le potentiel.
Mais le Jura sera aussi l’objet d’explorations en spéléologie sèches. Une équipe interclub réalise une belle pointe du fond du réseau des Fées. Cette pointe est intéressante, car elle ne passe pas très loin d’une cavité dans laquelle nous avons repris une désobstruction. Début 2021, nous avons rééquipé avec quelques spéléos français la cavité des Gentils Vieux jusqu’à 180 mètres. Cette cavité est une faille avec de grands risques de chute de pierres. Au fond, nous avons déplacé quelques mètres cubes de cailloux où persiste un fort courant d’air. Nous sommes convaincus que la jonction avec le réseau des Fées n’est plus très loin. Nous avons participé à 11 sorties dans cette cavité.
En 2021, ce sera dans le Jura que nous aurons été le plus présent. Mais c’est clairement les plongées qui auront permis les plus belles explorations.

2021 lozere2Les camps
En 2021, nos camps seront intégralement liés à de la visite avec un camp dans le Vercors et un camp en Lozère. Nous aurons enchainé canyons et cavités au bon vouloir des conditions météorologiques. Nous pouvons parler du canyon du Haut-Chassesac qui fût pour nous une aventure terrible en 1994 et qui sera cette année non seulement un exorcisme, mais un plaisir. Certains de nos membres ont aussi participé au camp de glacio-spéléologie sur le glacier du Gorner. Ces trois camps font l’objet d’articles dans notre revue.

Spéléo-Secours
L’exercice de la colonne 3 à la baume de l’Abime ou à la grotte de la Rose aura été un modèle d’exercice. Grâce aux relations de Cyril Arrigo, plusieurs policiers auront pu constater en exercice les compétences des spéléologues. C’est toujours intéressant pour nous qu’ils découvrent la complexité de notre activité. Certains de nos membres ont aussi organisé et participé aux exercices de la colonne plongée. Deux exercices ont eu lieu cette année au lac. Nous espérions faire ces exercices en cavité, mais la météo en a décidé autrement.
Plusieurs de nos secouristes participeront au secours dans le gouffre des Rutelins. Ce secours sera malheureusement pour rendre le corps de notre ami spéléologue à sa famille. Cette dernière va improviser une veillée aux bougies. Ce sera un moment fort en émotions pour les personnes présentes. Toutes nos condoléances pour la famille et les amis.

Passeport-Vacances
Cette année 2021, Gérald Favre et Frédéric Aeberhard vont organiser deux sorties pour Passeport-Vacances dans les grottes de Vallorbe. C’est aussi l’occasion pour nous de découvrir que les temps changent. Certains parents se plaignent que leurs enfants reviennent avec de la boue sur leurs habits. Nous découvrons alors que pour certains parents la spéléologie consiste à visiter des grottes touristiques et que d’autres parents ne lisent simplement plus les descriptifs des excursions de leurs enfants.

Genève Montagne
2021 sardaigneEn 2021, le Salon de la Montagne s’est finalement maintenu, mais les spéléologues genevois ont préféré ne pas y participer.
Un troisième bloc de grimpe ainsi que deux Slackline ont été inaugurées sur le site de Lancy où verra le jour le centre Genève Montagne. Le projet ayant dû être entièrement remanié, nous sommes en attente de décision de la ville de Lancy pour poursuivre.

Conclusion
La Covid-19 aura continué à perturber nos vies et nos activités. Nous avons dû à nouveau faire une assemblée générale par correspondance. Certains de nos membres ne sont plus venus au local depuis bientôt deux ans.
Avec plus de 200 sorties, 2021 aura été parmi nos années les plus exceptionnelles. Et dans les belles réalisations, il y a les plongées d’exploration aux Nazs et à Vallorbe. Et la très belle pointe aux Fées.
Certains de nos chantiers nous laissent envisager une très belle année 2022. Nous avons quand même deux jonctions en perspective.